A la suite d'un arrêté que nous avons généré en 2013,
puis d'un deuxième arrêté paru fin décembre 2018, à la suite du recours associatif gagné devant le Conseil d'Etat,
les règles fixées en 2013 ont été confirmées et de nouvelles règles ajoutées relatives à d'autres sources lumineuses, prennent effet progressivement, et jusqu'en 2025...
Ainsi, depuis janvier 2021, toutes les règles concernant les horaires d'allumage et d'extinction sont ainsi entrées en vigueur, pour les sources lumineuses suivantes :
. éclairages extérieurs liés à l'activité économique en espace clos,
. éclairages de patrimoine et cadre bâti,
. éclairages de parcs et jardins,
. éclairages intérieurs de locaux professionnels (en vigueur depuis 2013, puis janvier 2019)
. vitrines de commerces ou d'expositions (en vigueur depuis 2013, puis janvier 2019),
. illumination de bâtiments non résidentiels, (en vigueur depuis 2013, puis janvier 2019),
. éclairages de parcs de stationnement,
. chantiers extérieurs.
Pour les règles d'éclairage et d'extinction relatives aux :
. publicités et enseignes lumineuses : elles sont déjà entrées pleinement en vigueur depuis juillet 2018, à la suite de leur décret datant de 2012, soit 6 ans de délais supplémentaires obtenus pour une mise en conformité simple et non vérifiée aujourdh'ui encore... Consulter notre actualité.
Un décret d'octobre 2022 a étendu aux unités urbaines de +800 000 habitants l'horaire d'extinction des publicités lumineuses (fixé en 2012).
De nouveaux textes à l'automne 2023 devraient acter au minimum :
- un nouvel horaire pour les (seuls) bureaux non occupés et vitrines de magasin : éclairage au plus 1h avant le début d'activité et extinction 1h au plus après fin d'activité. NB : des horaires de simple bon sens réclamés par l'ANPCEN depuis plus de 10 ans...
- une simplification de la gestion des amendes qui passeraient à 1500 euros : mesure un peu plus dissuasive, si les deux autorités responsables de l'application des textes (Etat et collectivités) en font le suivi effectif avec des contrôles réels in situ.
>> Vous pouvez consulter les correspondants locaux de l'ANPCEN pour vous faire préciser les horaires d'extinction et d'éclairage pour chacune des sources lumineuses. L'ANPCEN a récapitulé les différentes règles d'extinction applicables, afin de faciliter la pédagogie d'un texte demeurant ardu.
Eclairage public
Il doit être utilement rappelé qu'hélas la réglementation en vigueur est en retard sur nombre de pratiques de communes, car elle ne prévoit aucune limite d'allumage pour l'éclairage public, en milieu de nuit, au minimum pour le modérer quand il n'est pas indispensable.
Pourtant 12 000 communes la pratiquent déjà en France depuis plusieurs années, de 22h/23h/0h/1h à 5 ou 6 h du matin par exemple !
Ces communes agissent directement ainsi en limitant immédiatement les nuisances lumineuses et leurs impacts au pluriel pour les habitants et l'environnement. Elles s'évitent d'énormes gaspillages énergétiques et génèrent de fortes économies qui peuvent ainsi être allouées à d'autres besoins des citoyens...
Aussi l'ANPCEN recommande vivement de réduire la durée d'éclairement de l'éclairage public et des éclairages extérieurs en général, pour les proposer aux seules périodes ou dans les seules zones nécessaires.
Installations sportives
De même, la réglementation publique de 2018 n'a pas eu le courage d'avancer face à des instances sportives quant aux équipements sportifs qui pourtant par la puissance des lumières installées, leur très mauvaise orientation et leurs couleurs très blanches et éblouissantes sont la cause de très nombreuses réclamations reçues par l'ANPCEN. Des règles excessives d'éclairement et non d'extinction sont fixées par des fédérations sportives. Ainsi notre association recommande, au minimum, leur extinction immédiatement après la fin d'activités.
A l'occasion du plan gouvernemental dit de "sobriété énergétique", la ligue de football professionnel et la ligue nationale de rugby se sont quand même accordés pour réduire de 50 % le temps d'éclairage avant et après les matchs en journée et de 30 % pour les matchs en soirée.
>> A noter, la facture d'électricité de l'OK, par exemple, est proche de 1 million d'euros chaque année.
Objectifs de l'ANPCEN
L'ANPCEN souhaite que les services d'éclairages vraiment utiles soient bien sûr rendus aux citoyens et acteurs. Mais elle a trop souvent constaté que l'offre économique a dirigé le choix et le nombre d'installations pendant des années, et ce, à la place de l'analyse des vrais besoins locaux, le plus souvent très inférieurs. Elle a constaté aussi le retard pris par nombre d'acteurs à agir d'abord par la sobriété lumineuse, en la prenant d'abord comme un objectif sérieux, en questionnant les finalités des éclairages, en se fixant des limites de bon sens et en modifiant d'abord les usages des éclairages existants (comme leur durée d'éclairement). Ceci bien avant toutes dépenses publiques en milliers et millions d'euros pour seulement changer les matériels, phase qui ne devrait être étudiée qu'après les précédentes et non à leur place.
L'ANPCEN regrette qu'une fois encore, un an après le plan de sobriété énergétique (et non lumineuse) du gouvernement, celui-ci ne fournisse aucune donnée sur la réalité des économies effectuées pour les éclairages extérieurs publics, privés, comme pour les publicités et enseignes lumineuses. L'ANPCEN regrette particulièrement qu'aucune donnée ne soit accessible pour les financements publics attribués aux éclairages publics afin que chacun puisse analyser la réalité de ce qui est financé par les contribuables français et de la contribution réelle ou pas à la réduction de la pollution lumineuse, à la sobriété énergétique ET lumineuse.
Notre objectif est d'améliorer la qualité de la nuit pour les habitants et pour l'environnement. Malgré l'indifférence générale aux enjeux de la pollution lumineuse pendant des années et des années ou bien des oppositions à nos recommandations (désormais adoptées par tous les acteurs) visant à faire perdurer un système rodé et surévalué, l'ANPCEN a réussi néanmoins à mettre, lors des dernières années, la pollution lumineuse à l'agenda public et à la faire reconnaître dans quatre lois et plusieurs textes réglementaires, en accompagnant la prise en compte de ces enjeux, par de la pédagogie auprès de tous.
RAPPEL
Depuis le 1er janvier 2020, de nouvelles règles techniques, complétant les règles horaires, sont déjà entrées en vigueur, découlant de l'arrêté publié fin décembre 2018 :
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Pour les installations mises en services en 2020 : l'intégralité des règles fixées doit être respectée
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Pour les installations antérieures à 2020 :
- En agglomération et hors agglomération, l'orientation des lampadaires sur le territoire (art 3.II.1°) : la valeur nominale de la proportion de lumière émise au dessus de l'horizontale doit être strictement inférieure à 1%. Sur site l'installation effectuée doit assurer une proportion de lumière émise au-dessus de l'horizontale strictement inférieure à 4%.
>> L'ANPCEN recommande 0%, en condition d'installation, seule valeur permettant d'éviter de la lumière au-dessus ou sur les à-côtés. De plus, c'est la seule valeur qui permet de constater la conformité de visu, donc simplement.
- Dans les espaces spécifiques orientation des lampadaires et températures (art. A.II, III et IV) (parcs naturels, réserves naturels et périmètres de protection) : la proportion de lumière émise par le luminaire au dessus de l'horizontale, en condition d'installation, doit être de 0.
>> L'ANPCEN recommande 0% en condition d'installation, seule valeur permettant d'éviter les projections de lumière au-dessus ou sur les à-côtés, particulièrement dans des espaces dits protégés.
- Dans les espaces spécifiques, la température de couleur dans les espaces spécifiques (art. A.II, III et IV) (parcs naturels, réserves naturels et périmètres de protection) ne peut excéder 2400K ou 3000K.
A noter : le Préfet peut après avis du gestionnaire et des comités consultatifs compétents, arrêter des prescriptions plus strictes.
>> L'ANPCEN recommande des valeurs inférieures à 3000K et notamment 2200K afin d'éviter la multiplication des sources lumineuses blanches à trop forte composante bleue dont la plus forte toxicité est reconnue et qui ont plus d'impact sur la vision, le sommeil et la santé.
- Surfaces aquatiques (art. 4.V), cours d'eau, domaines publics fluviaux, domaine public maritime, plans d'eau, lacs, étangs (à l'exception des installations répondant aux prescritptions du code du travail) : interdiction d'éclairer.
>> L'ANPCEN a fait inscrire la pollution lumineuse dans la loi relative à la biodiversité et a fait reconnaître son effet en mer, aux côtés du bruit, pour les espèces marines.
Arrêté de décembre 2018
Décret de janvier 2012
D comme Dérogation(s) : De trop nombreuses dérogations, exceptions figurent encore dans l'arrêté de décembre 2018.
De plus, une dérogation à la règle en vigueur, instaurée moins d'un an après la publication de la réglementation, a été accordée hélas le 24 décembre 2019 pour les lanternes dites patrimoniales qui se voient allouées un nouveau report et délai, jusqu'au 1er janvier 2024.
D comme Délai(s) : La suppression de toutes les installations dont la proportion de lumière émise par le luminaire au-dessus de l’horizontale est supérieure à 50% n’interviendra qu’au 1er janvier 2025.
Les prescripteurs auront ainsi encore gagné 7 ans de mise en conformité... après un retard déjà de 7 ans de simple publication du texte !
Vous pouvez consulter nos actualités :
- notre analyse du contenu de l'arrêté de fin décembre 2018, lors de sa publication
- notre boîte à outils, dont les infographies réalisées par l'ANPCEN sur les nouvelles règles d'éclairage et d'extinctions pour neuf sources lumineuses
- nos principales réalisations.