L'ANPCEN poursuit patiemment l’observation sur le terrain de l’application de l’arrêté d’extinction des façades, vitrines et bureaux non conformes, en vigueur depuis le 1er juillet 2013.
Après deux suivis effectués en 2014, l’ANPCEN dresse ainsi, quatre ans plus tard, un troisième bilan, avec un panorama de plus de 500 constats et photos, dans 13 grandes villes de France : Bordeaux, Grenoble, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Saint Etienne, Strasbourg, Toulouse.
Une situation contrastée
Etablie en 2013 par un arrêté ministériel, la première mesure de limitation des éclairages inutiles en milieu de nuit a produit des améliorations notables montrant le grand intérêt de fixer des limites collectives à l’actuelle croissance exponentielle de la lumière artificielle émise la nuit. Il reste néanmoins des statu quo difficilement compréhensibles. La situation reste donc contrastée, tant entre les villes qu’au sein d’une même ville.
Appliquer, suivre et contrôler la réglementation
L’ANPCEN renouvelle une nouvelle fois son appel à voir la réglementation appliquée par les commerçants, les entreprises et organisations, les collectivités et les services de l’Etat.
De nombreux progrès restent à faire. Ils ne s’effectueront pas sans une forte mobilisation des autorités qui en sont responsables. Qu’il n’y ait, quatre ans après, de la part de l’Etat comme des collectivités aucune mesure prise pour effectuer le suivi de la réglementation publique, constitue de leur part une négation des différents impacts des nuisances apportées par le sur-éclairage chaque nuit aux Français et à l’environnement. Il s’agit de plus d’un encouragement à la poursuite d’usages de l’éclairage qui datent d’un autre siècle, en toute impunité malgré quatre lois qui reconnaissent désormais clairement les enjeux des nuisances lumineuses pour la Nation !
« Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde et de contribuer à la protection de l’environnement, y compris nocturne ». Extrait de la loi du 20 juillet 2016
Consulter notre panorama de terrain avec près de 500 constats et photos
★ Dossier de presse du 3ème bilan ANPCEN et de ses résultats
★ Liste ANPCEN des états constatés, par ville
★ Liste ANPCEN des états constatés, toutes villes confondues
★ Liste des états avant et après 1heure du matin, par ville
Participez vous aussi au suivi de terrain
Les citoyens les internautes, la communauté qui suit les actions de l'ANPCEN... tous sont encouragés à suivre sur le terrain l'application de cette réglementation. Vos constats peuvent être enregistrés : ici
De plus, une lettre type de sensibilisation de votre maire est mise à votre disposition : ici
La réglementation en question
Que concerne-t-elle : les façades, vitrines et bureaux non occupés. Elle ne concerne pas l'éclairage public.
De quand date la réglementation : publié en janvier 2013, l'arrêté est en vigueur depuis juillet 2013, soit désormais 4 ans.
Résumé des règles en vigueur :
L’arrêté du 25 janvier 2013 « relatif à l'éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels afin de limiter les nuisances lumineuses et les consommations d'énergie » promeut une règle générale d’extinction au cœur de la nuit, qui se décline de différentes manières :
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Les éclairages des façades des bâtiments sont éteints au plus tard à 1 heure
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Les éclairages des vitrines de magasins de commerce ou d’exposition sont éteints au plus tard à 1h, ou une heure après la fin de leur occupation si celle-ci intervient plus tardivement ;
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Les éclairages intérieurs de locaux à usage professionnel sont éteints une heure après la fin de leur occupation.
Il s’agit donc, avant tout, de règles de simple bon sens pour éliminer les éclairages inutiles, sources de gaspillage énergétiques, de dépenses budgétaires inutiles et de nuisances lumineuses.
source : ministère de l'environnement
Constats de l'ANPCEN
Sur la sélection de 266 relevés effectués après une heure du matin sur un ensemble de plus de 500 constats et photos :
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Bordeaux : 17 % de sites conformes, 13 % de sites partiellement conformes, 70 % de sites non conformes
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Grenoble : 22 % de sites conformes, 11 % de sites partiellement conformes, 67 % de sites non conformes
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Lille : 60 % de sites conformes, 30 % de sites partiellement conformes, 10 % de sites non conformes
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Limoges : 23 % de sites conformes, 8 % de sites partiellement conformes, 69 % de sites non conformes
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Lyon : 50 % de sites conformes, 20 % de sites partiellement conformes, 30 % de sites non conformes
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Marseille : 25 % de sites conformes, 8 % de sites partiellement conformes, 67 % de sites non conformes
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Montpellier : 36 % de sites conformes, 24 % de sites partiellement conformes, 40 % de sites non conformes
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Nantes : 62 % de sites conformes, 4 % de sites partiellement conformes, 34 % de sites non conformes
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Nice : 48 % de sites conformes, 23 % de sites partiellement conformes, 29 % de sites non conformes
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Paris : 39 % de sites conformes, 52 % de sites partiellement conformes, 9 % de sites non conformes
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Saint Etienne : 25 % de sites conformes, 17 % de sites partiellement conformes, 58 % de sites non conformes
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Strasbourg : 65 % de sites conformes, 5 % de sites partiellement conformes, 30 % de sites non conformes
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Toulouse : 67 % de sites conformes, 16 % de sites partiellement conformes, 17 % de sites non conformes.
Un exemple... parmi plus de 500 autres
Hôtel de ville de Lyon : façade non éteinte après 1h00 du matin
Avant à 23h20 Après à 1h25
Bilan suivi par les médias nationaux et locaux :
AFP, le Figaro, Europe 1, Le Monde, AEF, Les Echos, L'Express, le Nouvel Obs, le Point, Notre temps, Libération, La Croix, France soir, France 3 Régions, France 24, Rtl.be, RTL, Boursorama, Romandie, Sciences et avenir, Connaissance des énergies, Le monde de l'énergie, l'énergie d'avancer, Orange, La Montagne, la République, le Berry, le Populaire, l'Eveil, l'Yonne, l'Echo républicain, Nordnet, Est républicain, le Républicain Lorrain, l'Alsace, les DNA, le Progrès, le Bien public, le Dauphiné, le Journal de Saône et Loire, Vosges matin...
Merci à eux et à tous ceux qui relaient l'information.
La chronique de Virginie Garin
"C'est notre planète" : "Il y a encore trop de lumière la nuit dans les villes"
Témoignage de la rédaction : "nous on s'en rend compte chaque matin lorsqu'on vient travailler ici à RTL et que l'on traverse Paris, il y a encore trop de lumière la nuit dans les villes"
Pourquoi alerter sur cette situation ?
L'ANPCEN a déjà montré plusieurs fois le contexte dans lequel prennent part tous ces éclairages non résidentiels. La quantité de lumière émise par le seul éclairage public en 25 ans a augmenté de 94 % avec la croissance 89 % points lumineux en plus, une durée d'éclairement insuffisamment réduite et des puissances installées toujours trop importantes.
La carte de France de la qualité de nuit montre une qualité médiocre à moyenne à peu près partout.
L'avis des Français
Avec qui agir... pour progresser, pour prévenir, limiter supprimer les nuisances lumineuses ?
A cette question les Français répondent d'abord : avec les élus locaux et les associations environnementales, tandem qu'incarne l'ANPCEN dans ses actions quotidiennes.
Sondage TNS Sofres-ANPCEN, 2012-13 :
Visibles depuis l'espace !
Nos éclairages se voient depuis l'espace et beaucoup trop de lampadaires mal orientés envoient des lumières inutiles et polluantes dans l'espace
Notre actualité à consulter en complément : des villes passées aux Leds dont l'effet de brillance est démultiplié :
Des villes françaises, vues la nuit depuis l'espace (Mission ISS, Thomas Pesquet)